Lettres à ma mère : un recueil idéal pour la fête des mères !

Par LaPlume

A l'occasion de la fête des mères, qui approche à grand pas, j'ai voulu vous présenter « Lettres à ma mère : petite histoire des relations maternelles et filiales à travers la correspondance de personnages célèbres ou anonymes ». Un recueil de lettres proposé par le site Des lettres, rassemblées par Didier Lett, professeur agrégé d'histoire et spécialiste de l'histoire de la famille et édité par les éditions Le Robert.

Lettres à ma mère, Didier Lett DesLettre.fr éditions Le Robert
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« Ma chère maman je vous écris... »

Avec un titre pareil on comprend tout de suite de quoi il retourne ! Ce court recueil est donc composé de lettres écrites principalement de fils adultes à leur maman. Il y a tout de même quelques filles mais comme Didier Lett nous l'explique en préface, à un certain moment de notre histoire on ne jugeait pas bon d'enseigner l'écriture aux filles et d'autre part, les écrits des femmes n’étaient pas considérés comme digne d’intérêt par les historiens... voilà voilà...
Parmi des lettres de Charles Beaudelaire, Le Corbusier, François Mauriac ou Gérard Depardieu, on peut tout de même trouver des lettres de Madame de Sévigné, Leopoldine Hugo, Françoise Dolto ou encore Niki de Saint Phalle et Marie Trintignant.

Les lettres sont classées par ordre chronologique ce qui permet un peu de se rendre compte de l’évolution de la relation mère enfant. La première lettre datée de 841 par exemple, ne respire pas franchement l'amour maternel dirons nous. Alors que la dernière datée de 2014 est absolument déchirante.
Il y a des lettres mignonnes et pleine d'amour alors que d'autres sont emplies de reproches ou de tristesse.

J'ai été très étonnée de lire dans ce recueil la lettre de Robert Brasillach, un journaliste fasciste fusillé en 1945. Je crois bien que c'est la première fois que je lis les propos d'un tel personnage et ce n'est pas parce qu'il écrit à sa mère que cela en fait un ange, loin de là. Grâce à cette lettre on sent qu'il ne comprend vraiment pas pourquoi il est traqué par la résistance, il les rend même responsable des violences survenues à la libération. Il explique que sans la collaboration, la France n'aurait pas connu le calme à l'occupation, qu'il a fait ce qui était juste.
C'est intéressant et effrayant à la fois !

Mais la lettre qui m'a le plus plu dans ce recueil, reste sans conteste celle d'Antoine de Saint-Exupéry à sa maman alors qu'il effectuait son service militaire en tant que pilote:

Ma petite maman,
Je viens de relire votre lettre de l'autre jour, si pleine de tendresse. Ma petite maman comme je voudrais être auprès de vous ! [...]

C'est vrai que je suis triste à pleurer ce soir. C'est vrai que vous êtes la seule consolation quand on est triste. Quand j’étais gosse je revenais avec mon gros cartable sur le dos, en sanglotant d'avoir été puni […] et rien qu'en embrassant vous faisiez tout oublier. [...] On se sentait en sécurité dans votre maison, on était en sécurité dans votre maison, on n'était rien qu'à vous, c’était bon.

Eh bien, maintenant c'est la même chose, c'est vous qui êtes le refuge, c'est vous qui savez tout, qui faites tout oublier et qu'on le veuille ou non, on se sent un tout petit garçon. [...]

Je vous embrasse si tendrement.

Votre grand fils, Antoine.