Tuto - Comment faire de l’Écoprint sur papier
Par LaPlumeCela faisait un petit moment que je bavais devant les magnifiques réalisations d'Écoprint que je voyais passer sur Pinterest. Dernièrement, je suis tombée sur L'atelier cabane et ses sublimes créations de carnets utilisant cette technique. Je me suis donc enfin décidée à me lancer. Et je suis devenue accro. Mais qu'est-ce que l'Écoprint et comment on fait ?
L'écoprint c'est quoi ?
L'Ecoprint ou éco-impression est une technique de teinture ou plutôt, d'impression de végétaux sur tissus ou papier. Je n'ai jamais essayé sur les tissus donc je vais surtout parler de mon expérience avec le papier.
Grâce à cette technique, on obtient du beau papier avec les empreintes des plantes. On peut alors utiliser ce papier pour décorer son courrier, son journal ou pour créer de magnifiques cartes postales pourquoi pas.
Concrètement, on prend des feuilles d'arbres, des fleurs (mais c'est plus délicat), un tas de végétaux, et on les presse sur du papier. On fait ensuite cuire le tout dans un mélange de plein de choses afin de fixer l'image de la plante sur le papier. Les empreintes seront plus ou moins fortes et colorées. Tout dépendra du type de plante et de papier, de la tambouille dans laquelle votre papier trempe et d'un peu de chance.
Le truc avec cette technique c'est qu'il faut faire des expériences. Voir ce qui fonctionne ou pas, quelles plantes marquent plus que d'autres et comment on prépare son papier etc.
J'avoue que j'aime beaucoup ce côté expérience de savante folle et le côté aléatoire du résultat.
Le matériel
Pour commencer il faut rassembler du matériel.
1 - Du papier
J'ai tenté de réaliser de la teinture avec des feuilles d'imprimante, des feuilles d'extraits de livres, des pages de magazines, enfin tout ce qui me tombe sous la main. Et le résultat est que, c'est possible, mais attention le papier risque fort de se déchirer au moment du déballage / rinçage. Il faudra y aller tout en douceur. Mes feuilles au grammage plus important (140 mg) ont mieux résisté mais je pense que du papier pour aquarelle serait plus approprié, je testerais plus tard.
2 - Des plantes
Alors, pour ce qui est des plantes, essayez le plus possible de ramasser des feuilles déjà tombées et pensez à ne pas prélever des plantes rares ou carrément protégées. L’application Pl@ntnet est votre amie.
J'ai remarqué que certaines plantes marquaient plus que d'autres. À vous d’expérimenter avec ce que vous trouvez autour de vous mais voici quelques plantes que je retiens :
- Le prunus fait des belles empreintes noires/grises
- l'arbre de Judée (j'adore sa forme)
- la vigne vierge
- le Jujubier
- l'érable du Japon, etc.
Certaines plantes ne parquent pas mais occultent la teinture et laissent une empreinte négative sympa. C'est le cas de certaines graminées (Poacées).
En revanche, gros fail avec le lierre en qui je plaçais tant d’espoirs... j'adore cette plante ! Peut être que je dois trouver le mordant qui lui correspond.
3 - Un mordant
Le mordançage est une étape très importante dans la teinture végétale sur tissus puisque cela permet de fixer le pigment. Pour ce qui est de la teinture sur papier, comme on ne va pas laver son papier à la machine par la suite, je pense que ce n'est pas indispensable. J'ai cependant essayé avec et sans et le résultat c'est surtout l'obtention d'une coloration parfois différente. Par exemple du vinaigre plus des clous rouillés ont rendu mon eau de cuisson complétement noire alors que je voulais du jaune/marron. ^^
On peut utiliser :
- de l'Alun (j’avais un reste de pierre d'alun que j'utilisais en déo mais je ne sais pas trop si ça a changé quelque chose)
- du sulfate de fer (mais perso j'utilise des clous rouillés dans du vinaigre)
- du sulfate de cuivre (je n'en ai jamais utilisé)
- du vinaigre ou du citron.
4 - De la ficelle (Optionnel)
Pour ligoter son papier et accessoirement pour faire un joli motif, on utilise de la ficelle ou des bandes de tissu en coton.
5 - Des pierres ou de quoi lester le papier
Contrairement à moi, quand il sera dans l'eau, votre paquet de feuilles ne coulera pas à pic ! Quelque soit la méthode que vous utiliserez pour presser vos pantes, il faudra impérativement trouver le moyen de maintenir votre paquet de feuilles complètement immergés dans l'eau de cuisson. J'ai opté pour des pierres mais tout objet lourd supportant la cuisson fera bien l'affaire.
6 - De quoi donner une coloration à votre papier (optionnel)
Si vous souhaitez qu'en plus du motif végétal, votre papier se teinte, vous pouvez ajouter à votre tambouille des pigments végétaux ou autres :
- du thé pour un effet vieilli
- des pelures d'oignon pour une belle couleur jaune pâle
- du curcuma pour un jaune vif (ou orange selon le mordant utilisé)
- des pelures et noyaux d'avocat donneront du rose
- du chou rouge donne du bleu (pareil en fonction du mordant ça peut changer), etc.
7 - Une casserole (ATTENTION !!!)
Vous allez devoir faire bouillir votre tambouille et votre papier. Utilisez un récipient qui ne servira plus pour la cuisson de vos aliments. Certaines plantes peuvent être toxiques (Laurier rose, lierre, Muguet, datura, troène, certains chèvrefeuilles, etc.) alors évitez de vous empoisonner !
Écoprint, le Tuto
Lisez bien tout avant de vous lancer.
Étape 1 : Lasagne de feuilles
Certain.e.s préparent leur papier en les faisant tremper dans un mordant avant la cuisson et d'autres comme moi, zappe cette étape.
Décidez du format de vos feuilles. Format carte postale, bande que vous pourrez rouler, etc. Vous pouvez aussi froisser votre papier pour donner un effet à votre teinture.
Ensuite, il suffit de faire des couches en alternant une feuille de papier et vos végétaux en commençant et terminant par une feuille de papier. Certaines plantes s'impriment mieux à l’envers, d'autres à l'endroit. Quoi qu'il en soit, en faisant des couches les plantes marqueront le recto et le verso de vos feuilles.
Étape 2 : Ligotage (optionnel)
Là, c'est à vous de voir, en fonction de la taille de votre papier vs la taille de votre casserole. J'ai opté pour la solution de rouler mon paquet de feuilles sur lui-même pour gagner de la place tout en permettant une bonne compression des végétaux. Mais vous pouvez tout à fait mettre votre paquet tel quel dans votre récipient.
Donc moi j'ai roulé mon papier que j'ai ligoté avec ma ficelle. J'ai vu que l'on pouvait aussi rouler des bandes de papier autour d'une boîte de conserve avant de ligoter le tout. Cela ajoute du mordant et des motifs. Je tenterais une prochaine fois.
Étape 3 : Préparation se tambouille (optionnel)
Cette étape n'est pas obligatoire. Il vous suffit de remplir votre casserole d'eau pour couvrir complètement votre paquet.
Sinon c'est à ce moment que l'on ajoute son mordant et de quoi teindre son papier (thé, oignon...). On peut aussi ajouter des objets rouillés pour donner une belle couleur rouille tout en apportant le mordant. Les rondelles en fer donnent aussi un motif sympa. Pensez à les ajouter dans la lasagne.
Étape 4 : La cuisson
On place ses feuilles dans la casserole, on pose des pierres sur le paquet pour le lester/compresser. Il suffit ensuite de cuire le tout au moins 30 mins à 1 h. Je mets en général mon papier dans l'eau froide mais il faudrait que je teste un départ à chaud. Expérimentation expérimentation !
Il faut ensuite laisser refroidir le tout avant de déballer votre paquet.
Étape 5 : Le rinçage et le séchage
Cette étape est la plus délicate. Le papier peut se déchirer ! Si vous avez saucissonné votre paquet, essayez de couper votre ficelle de façon à pouvoir la réutiliser la prochaine fois (#récup).
Ensuite, passez chaque feuille de papier sous un petit filet d'eau pour enlever les résidus de plantes et déposez les sur un linge propre posé bien à plat. Une fois que toutes les feuilles sont bien à plat je pose un autre linge par-dessus pour éviter que le chat ne fasse une catastrophe mais aussi pour pouvoir le repasser si les feuilles gondolent trop à mon goût. Vous pouvez superposer des couches de feuilles et de tissu si vous avez produit beaucoup d'éco-print.
Étape 6 : Le kiffage
Une fois que vos feuilles sont bien sèches vous pouvez laisser libre cours à votre créativité. J'ai utilisé mes Écoprints pour faire des cartes automnales, pour décorer mon Junk Journal et les plus jolis attendent que je leur trouve des cadres pour habiller un de mes murs. Quand les plantes n'ont pas bien imprimé le papier j'ai utilisé des tampons à motif végétaux pour tricher un peu.
Vous savez maintenant tout (tout ce que je sais au moins ^^) ! Est-ce que ça vous tente ? Si vous avez des astuces ou des conseils n’hésitez pas à les partager en commentaire !