Visite au Musée des lettres et des manuscrits de Paris

Par LaPlume

En 2013, à l'occasion d'un petit séjour à la capitale pour un concert (une tuerie qui restera dans les annales du rock) nous avons fait un détour par le Musée des Lettres et des Manuscrits de Paris, histoire de s’imprégner de l'essence même du sujet qui nous intéresse tous ici, l’écriture manuscrite.

cadre au musée des lettres

Le musée est situé sur le boulevard St Germain, dans un très bel immeuble haussmannien chargé d'histoire, à deux pas du café de Flore qui plus est. Façade ornementée (bon ok, un peu cachée par des travaux ce jour là), cour intérieur, bref de quoi se mettre tout de suite dans l’ambiance.

À l'étage se trouve entre autres, l'exposition temporaire du moment. En bas la collection permanente et ses différents univers : littérature, histoire, science, musique... on ne sait limite pas ou donner de la tête.

« Jean Cocteau le magnifique. Les miroirs d’un poète »

L'exposition à l'affiche à ce moment là rendait hommage à Jean Cocteau. On pouvait admirer toute sorte de documents manuscrits et d'objets pour nous aider à mieux cerner le personnage et son œuvre : Affiches de cinéma, photos, croquis, brouillons, mais le plus touchant, des lettres envoyées à Jean Marais mobilisé durant la guerre de 1939.

C'était une surprise et un vrai bonheur de retrouver des éléments du film qui a tourné en boucle dans mon enfance : « La belle et la bête » avec les sublimes Jean Marais et Josette Day. J'étais vraiment fascinée et en même temps effrayée par la bête. Par contre, de voir le masque de celle-ci en vrai et sans Jean Marais dedans, casse un peu le mythe. Il a des faux airs de Chewbacca empaillé. (Cliquez sur le lien pour le voir)

exposition Cocteau
Lettres personnelles de Jean Cocteau

Un musée pas comme les autres

Le Musée des lettres et des manuscrits de Paris n'est pas un musée comme les autres. Ici point d’œuvres d'arts pensées puis élaborées pendant des semaines, des mois ou des années.
La plupart des pièces exposées ici n'ont jamais été destinées à être publiées, et encore moins lues par de parfaits inconnus. Mais quoi de plus intime  pour nous aider à comprendre qui étaient vraiment les hommes et les femmes qui ont marqué notre histoire?

Des manuscrits antiques qui ont traversé les âges par on ne sait quel miracle, des esquisses de romans ou de scenarios, des annotations en marge d'une partition, des formules mathématiques griffonnées avec frénésie, des écrits insolites sur des supports minuscules mais aussi et surtout des lettres destinées à des proches.

Manuscrit de Charles VI
Manuscrit de Charles VI

À la lecture de ces courriers, on découvre que certains écrivaient aussi ( voir plus ) mal que nous et ça fait du bien. D'autres apparaissent aussi fragiles que le papier sur lequel ils ont couché des mots.
Bizarrement, on reste partagé entre euphorie, admiration et un certain trouble. Bien sûr toutes ces correspondances nous rapprochent des auteurs mais on est aussi gêné de pénétrer comme ça dans l'intimité d'une personne fut-elle morte depuis des lustres.

On quitte le lieu avec regret. Il y a tant de détails qu'on aimerait observer pendant des heures, tant de lettres à lire. La boutique nous permet de partir avec un peu de l’âme du musée mais c'est clairement un lieu qu'on aimerait visiter encore et encore. Malheureusement, au vu de l'actualité récente de la société Aristophil , l'avenir du musée est scellé.

Par LaPlume, admin du site