Entretien avec la Graphologue Maryse CANOVAS (4 ème partie)

Par LaPlume

Nous arrivons donc à la dernière partie de notre entretien avec la graphologue et graphothérapeute Maryse Canovas. Un grand merci à elle pour avoir consacré du temps à répondre à mes questions. J’espère que cet interview vous aura plu autant qu'a moi!

Dernière partie de l'interview de Maryse Canovas, graphologue

J’écris vraiment comme un chat, y'a t-il de l’espoir pour moi ? L’écriture peut elle être modifiée ?

Lorsque l’on n’apprécie pas son écriture, il s’agit généralement d’un jugement sur la forme de celle-ci, c’est peut être votre cas. Pour un graphologue, le critère purement esthétique n’est pas signifiant lors d’une sélection professionnelle. Quant au fait de l’apprécier pour soi-même, je dirais que lorsque l’écriture est lisible, n’est pas lente à l’excès, par exemple, le jugement reste subjectif et souffre de la comparaison avec d’autres écritures qui semblent plus « belles » à nos yeux, peut être parce qu’elles sont plus régulières ou stylisées.

Lorsque nous écrivons nous couchons sur le papier notre personnalité, nos affects, notre état émotionnel, nos tendances à travers un style qui nous est propre ; cela fait en quelque sorte de notre écriture une « empreinte » unique.
Il arrive que je rencontre, en tant que Graphothérapeute, des gens de tous âges qui m’avouent ne pas aimer leur écriture, ce qui prouve bien que nous ne la ‘choisissons’ pas en tous points ; certains traits sont issus de notre inconscient et nous ne pouvons en contrôler l’expression.

Votre question soulève le fait que l’écriture comporte bien un style personnel, que nous avons adopté et représentatif de l’expression singulière de notre Moi social ; cela peut en effet nous affecter parfois lorsque nous ne nous sentons pas en accord avec lui.
Il n’est pas pour autant nécessaire de dramatiser, car aujourd’hui beaucoup de personnes sont dans votre cas du fait qu’écrivant peu à la main, les fonctions liées à la motricité fine censées être mises en jeu le sont nettement moins en raison de la perte de l’habitude ; lorsque c’est le cas, des exercices effectués lors de séances de graphothérapie, permettront de renouer à nouveau avec ses capacités graphomotrices ou de corriger de mauvaises habitudes acquises.

Cependant, le fait que nous privilégions, par choix ou par obligation professionnelle l’écriture au clavier (tapuscrite), rend je pense plus que jamais nécessaire une prise de conscience vis à vis de ce qui constitue aujourd’hui un véritable phénomène social vis à vis de l’écriture.
Je ne suis pas pour autant pessimiste à ce sujet, car l’écriture reste un art que les jeunes plébiscite encore, et je suis encore moins iconoclaste, car je pense que le numérique est une chose merveilleuse et peut cohabiter avec l’écriture manuelle, du fait que ces deux moyens d’expression n’ont pas les mêmes avantages en ce qui concerne le processus d’apprentissage et de la liberté qu’elles permettent de saisir.

Sur le fait de pouvoir modifier son écriture, sachez que cela est possible en ce qui concerne la forme globale des lettres, à la clarté de la présentation ou l’efficacité liée à la continuité du geste.
Cependant, si nous forcions notre cerveau et notre main à imiter une écriture ou à en falsifier une, cela ne serait possible que peu de temps, car rapidement nous verrions réapparaitre des signes graphiques propres à notre style et non modifiables, car issus de la partie de l’inconscient s’exprimant en dehors de tout contrôle volontaire.

Pour conclure, aurais-tu quelque chose à ajouter ? 

Un Graphologue n’est pas là pour juger, il ne fait que constater.
Par exemple lorsqu’il examine avec minutie l’écriture sous tous ses aspects, il lui arrive de découvrir que le scripteur essaye de tromper son entourage en « déguisant » son écriture. Le graphologue qui remarque une tendance à l’insincérité, par exemple, se doit de révéler cela uniquement s’il peut noter au moins sept signes s’y rapportant et présents à plusieurs reprises dans l'écriture" ; cela échappe malheureusement à la plupart des gens, ceux-ci étant souvent mal informés sur notre métier.

Je profite de cet espace pour encourager tous les internautes à être vigilants lorsqu’ils font appel à un Graphologue, car trop de charlatans, hélas ont terni notre profession.
Aujourd’hui le Syndicat Européen des Graphologues Professionnels (SEGP) compte plus que jamais défendre et promouvoir la graphologie et le métier de graphologue, y compris à travers toutes ses spécialités, et à cet effet, il dresse sur son site internet, une liste de ses Membres et ceux-ci exercent dans le respect d’une éthique en adhérant à la Charte de Déontologie du Graphologue Professionnel, dont vous pouvez prendre connaissance ici.

La graphologie semble désuète ou n’a plus d’avenir aux yeux de certains, pourtant, force est de constater que lors d’élections, les medias se précipitent pour publier l’analyse graphologique d’un candidat futur ou déjà élu, afin d’en révéler publiquement sa personnalité profonde.
Malgré le développement fulgurant du numérique, l’écriture et la graphologie, science humaine au service de son interprétation, revendiquent leur droit d’exister et leurs valeurs universelles, telles des forteresses qui œuvrent pour défendre l’authenticité, la vérité d’hier et d’aujourd’hui dont témoignent de nombreux manuscrits, mais aussi la force et la liberté d’expression de soi à travers le geste graphique.

Merci pour votre accueil et votre écoute ! 

Pour lire les autres épisodes c'est ici:
épisode 1
épisode 2
épisode 3

Rendez-vous sur le site de Maryse pour en savoir plus.

Par LaPlume, admin du site