Story Time : mon correspondant cheulou

Par LaPlume

J'avais fait allusion à lui dans l'article sur la correspondance d’adolescence qui a changé ma vie mais, il était temps que je vous parle vraiment de mon correspondant chelou.

Story Time : mon correspondant cheulou
Photo by Toa Heftiba on Unsplash

Un amoureux des chats ?

Quand j'avais 13 ou 14 ans j'avais passé une annonce pour trouver des correspondants, dans une revue spécialisée sur les chats. « Atout Chat » je crois. ^^ Oui s'il y avait moyen d'échanger des timbres et de parler de chats j’étais déjà la plus heureuse ! #bornfolleauxchats

Parmi toutes les personnes qui m'ont écrit, il y avait un certain F.
Nous n’avons pas échangé beaucoup de lettres et je ne parvenais jamais à avoir beaucoup d'info le concernant. Je crois que je n'ai jamais su s'il avait un chat ou non.

Dans une de ses dernières lettres, il m'a envoyé une photo de lui alors que je ne lui avais rien demandé. Et là, le malaise s'est un peu plus installé. Clairement, il n'avait pas mon âge. Je me suis dit que ce n’était pas grave puisque après tout, je correspondais bien avec une mamie fan de Persans. Mais l'apprendre comme ça, c’était un peu bizarre.

Et puis un jour, un coup de téléphone. Un certain F. voulait me parler. Une voix grave mais chevrotante me disait qu'il était en déplacement dans ma ville et que c’était une super occasion de se voir en vrai parce que bon, on était ami n'est ce pas . Je me souviens que la pilote aux commandes de mon cerveau ne répondait plus : « Euh... ok...». Il m'a alors donné rendez-vous pour le samedi qui venait.

J'ai raccroché, encore un peu sonnée, je me suis tournée vers ma mère et je lui ai raconté ce qui venait de se passer. Elle m'a répondu que puisque j'avais rendez-vous j'allais y aller mais, pas toute seule.

Ça aurait pu mal tourner

Il a dû être surpris de voir débarquer ma mère mais moins que moi qui constatais que mon correspondant était ultra-vieux... genre 30 ans (oui c'est la vieillesse quand on a 14 ans). On s'est un peu promené et il a surtout discuté avec ma mère et puis, il devait y aller. On s'est dit au revoir, à bientôt par courrier tout ça tout ça...

Mais évidemment (et heureusement), je n'ai plus jamais eu de nouvelle de lui.
Aujourd’hui je suis adulte et j'analyse cet événement avec effroi. Il avait réussi à trouver mon numéro de téléphone (il y a presque 30 ans c’était pas si simple), il avait traversé la France pour venir me voir (son histoire de déplacement on est d’accord que c’était bidon ?). Qu'est-ce qui se serait passé si ma mère n’était pas venu avec moi ?

À 14 ans je ressentais un malaise mais sans pouvoir le comprendre. J'ai tout mis sur le compte de mon anxiété sociale congénitale, c’était moi le problème. Aujourd'hui, je sais que le soucis c’était lui.

C'est quelque chose qui m'a beaucoup travaillé au moment de la création de N'oublie pas d'écrire. Peur que ce genre de chose arrive à quelqu'un d'autre. C'est pourquoi je n'ai pas voulu permettre l'inscription des mineurs sur le site et j'essaie d’être vigilante quant aux personnes qui cofondent Nope avec Tinder.

Bref, ce n'est pas parce que la correspondance est moins virtuelle qu'un mail ou un message privé sur le site que vous devez baisser votre vigilance. Ce qui m'est arrivé c'était il y a longtemps, avant les téléphones portables et internet. Pourtant, ça n’empêchait pas les personnes malintentionnés de sévir...
Prenez le temps de discuter avec vos futur.e.s correspondant.e.s avant d'échanger vos adresses postales par mail.

P.s : N'hésitez pas à me signaler tout comportement chelou, je ne peux pas tout voir. Merkiii ! ^^

Par LaPlume, admin du site