Le manuscrit de Voynich, un véritable casse-tête

Par LaPlume

Peut être avez vous déjà entendu parlé du manuscrit de Voynich, cet étrange ouvrage rédigé à la main, dans une langue inconnue ? En janvier 2018, plusieurs chercheurs ont affirmé avoir enfin résolu l'énigme de l'ouvrage, connu pour être le manuscrit le plus mystérieux et surtout le plus indéchiffrable du monde.

Le manuscrit de Voynich, planches botaniques
De bien mystérieuses plantes

Une écriture et des illustrations mystérieuses

Le manuscrit, qui n'avait ni titre ni auteur clairement désigné, doit son nom à Wilfrid Voynich, un libraire polonais spécialisé dans les livres anciens. En 1912, alors qu'il participe à une vente pas très officiel dans un monastère italien, son attention est retenu par un étrange codex. Le document est un livre de 234 pages en vélin (de la peau de veau mort né, oui c'est dégueu), étrangement illustré et rédigé dans une langue qu'il ne reconnaît pas.

Depuis des siècles, de nombreux experts se sont penchés sur le codex. De prime abord et au vu des illustrations, le manuscrit pourrait être une sorte de manuel traitant de botanique, de médecine, d’astronomie et peut être même d'alchimie. La partie herbier, présente des plantes ne correspondant à rien de connu. Certaines plantes ressembleraient cependant à un mélange de plusieurs plantes que nous connaissons. Les pages d’astronomie représentent des systèmes planétaires là encore inconnus, à moins qu'il ne s'agisse en réalité d'organismes microscopiques comme l'ont avancé certains scientifiques. Et je ne parle même pas des illustrations de femmes baignant dans des sortes de machines organiques. D'aucun ont pensé qu'il s'agirait de la recette secrète de la fontaine de jouvence rien que ça !

Le manuscrit de Voynich, écriture codée
L'écriture et les illustrations énigmatiques du livre

Ces étranges illustrations sont accompagnées de textes rédigés dans un alphabet inconnu. Là encore, les spécialistes s'opposent. Les cryptographes pensent qu'il s'agissait d'un texte codé alors que les linguistes estiment qu'il s'agit d'une langue à par entière.
Pour ces derniers, le texte semble contenir une trentaine de caractères dont la récurrence laisse penser qu'il s'agit bien d'une langue. De plus, la fluidité de l’écriture pourrait indiquer que l'auteur comprenait vraiment ce qu'il écrivait. D'un autre coté la répétition des lettres ne correspondent pas à la récurrence observée généralement dans les langues connues.

Le manuscrit de Voynich, bain public mode d'emploi
Et si c’était juste la brochure d'une station thermale ?

Un auteur inconnu

Pour parvenir à déchiffrer le codex peut-être faut il en apprendre d’avantage sur son auteur ? Une fois de plus, c'est un véritable casse tête pour les experts.
À l’intérieur du livre, Voynich a pourtant découvert une lettre datant du 17e siècle, où Johannes Marcus Marci demande à Athanasius Kircher, orientaliste et graphologue, de bien vouloir déchiffrer le manuscrit. La lettre parle également des différents propriétaires du livre et Marci spécule même sur l'identité de son auteur. Selon lui ce pourrait être un certain Roger Bacon, un philosophe et scientifique du 13e siècle. D'autres hypothèses ont été formulées par la suite. Un certain Léonard de Vinci (1452 – 1519) a été évoqué, au vu de ses connaissances.
Sauf qu'en 2011 une équipe de scientifique de l'Université de l'Arizona a réussi à dater le manuscrit grâce au carbone 14, balayant ainsi toutes ces hypothèses. En effet, la date de fabrication du vélin serait comprise entre 1404 et 1438. Le mystère sur son auteur reste entier.

Le manuscrit de Voynich, constellation
Oh des étoiles ! ^^

Le mystère enfin résolu ?

Depuis 1912, l'ouvrage est passé par plusieurs propriétaires avant d’être légué en 1969 à l'université américaine de Yale qui le garde précieusement. On peut d'ailleurs le consulter en ligne.
A ce jour, toutes les interprétations et hypothèses possibles à son sujet ont été formulées par des experts ou des amateurs : Escroquerie, compilation de traités de médecine, traités sataniques ou d'origine extraterrestre ou encore, manuel de règles de JDR.

Et en janvier dernier, on a vu fleurir sur le web des tonnes d'articles affirmant que le manuscrit avait enfin été décodé par une IA (intelligence artificielle) comme l'avait été le manuscrit très creepy d'une none possédée datant du 17eme siècle.
Afin de déterminer la langue d'origine du manuscrit, des chercheurs de l'Université de l'Alberta au Canada, ont développé et utilisé un algorithme basé sur la traduction, en plus de 400 langues différentes, de la Déclaration universelle des droits de l'homme. L'IA en a ensuite déduit que le texte était probablement de l’hébreu crypté. Ils ont alors essayé de traduire la première phrase du livre en hébreu et y ont apporté quelques corrections afin que le texte soit cohérent. Ils ont utilisé Google Traduction (oui...) pour traduire de l’hébreu à l'anglais. Ce qui donne « She made recommendations to the priest, man of the house and me and people. » (Elle a fait des recommandations au prêtre, à l'homme de la maison et à moi et aux gens).
Cette expérience date, en réalité de 2016, et ne nous ait parvenu que récemment car la communauté scientifique ne trouve pas le procédé très joli joli.

Toujours en janvier 2018, France culture dans son émission la Méthode Scientifique nous apprenait qu'un cryptographe français, Antoine Casanova, proposait une nouvelle traduction du Voynich. Enfin, plus précisément d'une page du manuscrit. De surcroît, il s'agirait d'un appendice postérieur à l’écriture du codex, longtemps considéré comme la clé du code. Selon Antoine Casanova, le texte crypté serait un dérivé du latin médiéval utilisant des sigles.

Le cryptographe français et les scientifiques canadiens ne sont pas les premiers à proposer une traduction de ce texte mais leur travaux permettront peut être un jour de décoder le Voynich. Pour l'heure, le manuscrit garde toujours ses secrets.


Par LaPlume, admin du site